Publié le 21 Septembre 2016

Nouvelle sortie avec l'idée d'aller jusqu'en-haut relever la carte mémoire du piège sur la place de brame. Je commence par faire un petit tour à l'affût du bas. Je dérange trois biches (quasi impossible de faire autrement), pour me rendre sur la place, suivies par un cerf. Je le prends quand même en photo de dos histoire d'essayer de l'identifier : il s'agit du fameau 14 cors vu à deux reprises l'an dernier dont cette fois où il est venu à moins de dix mètres de moi. Bonne surprise !

Le 14 cors de l'an dernier est toujours là

Le 14 cors de l'an dernier est toujours là

A peine plus loin, ça bouge encore. Dans la forêt, trois autres biches se nourrissent. Je me poste en lisière et attends. Elles viennent dans ma direction. Je fais quelques images animées puis elles se déplacent dans un talweg où je les perds de vue. J'attends encore. Des fois que... Deux minutes plus tard, un cerf est sur leurs traces. La fenêtre est serrée. Je commence par un plan video (qui s'avérera flou) mais très vite je n'arrive plus à le suivre avec ma rotule inadaptée et passe en mode photo. Enlever le live view a pour conséquence de faire claquer le miroir ce qui alerte monsieur. Fort heureusement, je suis immobile et bien confondu avec la végétation. 

Première belle proximité de cette saison 2016

Première belle proximité de cette saison 2016

Je gagne l'affût après que le cerf a lui aussi suivi ses biches dans le talweg. Ca brame en amont. Je filme deux biches qui passent dans une trouée et attends. De cerf, point. Silence. Avec l'humidité ambiante et le peu de clarté dans ces bois en raison du brouillard, je ne m'attarde pas trop et monte en direction de la zone supérieure. Une heure plus tard, j'atteins mon affût et nouvelle surprise : il a été saccagé !!! Tout un côté est abîmé. Les branches ont été tirées et mises au sol. Peu de place au doute : c'est probablement un bipède bien que sur la place de brame quinze mètres en amont, un cerf soit passé dans la journée et ait fait pas mal de dégats (tronc complètement abîmé, herbes et broussailles arrachées...). Le doute m'envahit quand même mais il n'y a pas de trace de cerf autour. Et vu qu'il ne passe pratiquement personne ici (seulement deux chasseurs observés le même jour en une trentaine de sorties en période de chasse), ce ne peut être qu'un chasseur, peut-être le jour de l'ouverture. Sur le coup, je suis abattu et sidéré de voir qu'il y a autant de cons sur cette planète. En quoi cela peut-il les gêner ? 

Rapidement, je fais face. Je remonte tout en quelques minutes (il n'a pas arraché les montants). A chaque nouvelle montée ici, je vais avoir le stress de ce que je vais trouver. Mais restons optimiste. L'an dernier, rien n'avait bougé. 

Un tronc bien lacéré ce jour même

Un tronc bien lacéré ce jour même

La bonne nouvelle, c'est que ça brame en amont et en aval aussi : cinq cerfs en tout. Un beau concert durant une demie heure puis on retrouve le calme. Dans une trouée, j'aperçois les bois d'un de ces messieurs. Et puis calme plat. J'attends dans l'affût. 

Où est Charlie ?

Où est Charlie ?

19h. Il commence à faire sombre d'autant que le brouillard est bien présent. Une chevechette vient se poser sur une branche devant l'affût ! Incroyable. Elle est hyperactif nerveuse et remue dans tous les sens. Pourtant, je n'avais pas imité son chant. Les cerfs reprennent de plus belle. A chaque raire, elle sursaute.

Chevêchette du soir

Chevêchette du soir

La nuit tombe. Il est temps de descendre. Les cerfs continuent de bramer en amont mais se sont un peu éloignés. Je change la carte du piège photo et prends la direction de la vallée. Sur celle-ci, trois séquences datant de la nuit précédente (trois cerfs différents). En 24h on est passé ici d'une quasi absence d'animaux à une belle présence. Ça bouge vite 

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Rédigé par lta38

Publié dans #brame du cerf

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Publié le 19 Septembre 2016

Changement radical en deux jours : des traces, fort nombreuses, des odeurs. Ca bouge ! Direction l'affût numéro 5. Durant l'approche, j'alerte un groupe de biches. La première traverse la trouée devant moi de trois-quart dos. S'en suit une autre, les jeunes, un daguet... La dernière s'arrête pour scruter les environs alors que je me suis immobilisé contre un tronc. J'ai tout le temps de faire des images. Le mode silencieux est vraiment appréciable. Je les retrouve un peu plus loin juste en-dessous de l'affût. Elles n'ont donc que peu été dérangées et ça me plait.

Dernière biche et son faon de l'année du premier groupe rencontré

Dernière biche et son faon de l'année du premier groupe rencontré

Je m'installe et attend. C'est bien humide mais cette fois, il ne pleut pas. Ca brame en contre-bas. J'attends toujours. Ils sont deux à se répondre. Ce n'est pas le concert des grands moments mais cette fois on peut dire que c'est parti pour de bon. Un petit groupe de biches passe à proximité de l'affût mais point de cerf.

Les biches lèvent le cou façon "girafe" pour récolter les feuilles tendres

Les biches lèvent le cou façon "girafe" pour récolter les feuilles tendres

19h. Il ne me reste que trois-quarts d'heure de lumière. Rien ne se passe ici. Ca brame cent mètres plus bas (en dénivelé). Je vais faire un tour ; d'autant que c'est sur le chemin du retour. Ils sont dans un secteur bien compliqué et très boisé et ne semblent pas bouger. Je profite du son mais ne tente pas d'approche en mode "affût mobile". Il est (déjà) l'heure de quitter les lieux. Je redouble de prudence sur un passage où il y a toujours "du monde". Bingo, deux daguets traînent par là.

Un daguet qui m'a détecté bien que partant sans s'affoler

Un daguet qui m'a détecté bien que partant sans s'affoler

20h. La nuit tombe. Et soudain, une odeur. Forte. Un cerf est passé par là entre mon arrivée et maintenant. Il y a une souille pas loin. Je scrute. Je cherche. On y voit encore un peu. Je ne vois ni n'entends quoi que ce soit. Puis, d'un coup "il" est là. Enorme. Quel cerf ! Je ne l'avais jamais vu ici celui-là. Il était à dix mètres au milieu de fougères. Quelle surprise ! Entre l'obscurité et le sol humide, je n'avais rien entendu, rien vu. Quelle proximité. Il traverse le chemin juste devant moi et s'immobilise. Je tente une image à main levée ce qui a la conséquence de le faire remarquer ma présence. Aussitôt, il s'enfuit dans l'épaisse forêt.

Un énorme cerf

Un énorme cerf

Cette première sortie animée laisse présager une belle suite. Cette fois, les animaux sont là et actifs. Brame du cerf 2016, c'est parti !

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Rédigé par lta38

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Publié le 18 Septembre 2016

Deux nouveaux objectifs m'intéressent particulièrement :

- Le Tamron 150-600 f/5-6,3 G2.

Parue il y a deux ans et demi seulement, la version 1 avait séduit par sa qualité optique notamment sur les boitiers plein format. Faisant le choix de ne pas investir dans un long "blanc" à plus de 5000€, cet objectif avait attiré mon attention. Etant passé au plein format depuis le début de l'année, il y a de fortes chances qu'il finisse par devenir ma longue focale, les ouvertures f/5,6 (jusqu'à 450 mm) et f/6,3 (plein pot) n'étant pas limitatives pour de nombreux sujets de plein jour, surtout avec la qualité des RAW Canon en hautes sensibilités. Au-delà du gain de prix, il y a aussi un gain de poids (2 kg vs plus de 3 kg pour les gros blancs). Tamron met à jour la copie avec une version G2 qui sortira le mois prochain. On attend les tests même si la formule optique annoncée ne devrait probablement pas améliorer sensiblement la qualité d'image. En revanche, la cosmétique et surtout l'ergonomie ont été largement revues : double pas de vis sur le plateau, directement compatible Arca Swiss, trois positions limitatives de l'autofocus, trois modes stabilisation (normal, filé et sans visée à l'écran pour un gain optimal), blocage du zoom non plus en position 150 mais en n'importe quelle position. On notera aussi davantage de joints d'étanchéité et une distance minimale de mise au point passant de 2,7 à 2,2 mètres. A contrario, le prix de lancement est nettement au-dessus de son prédecesseur actuellement (1600€ vs 900€). L'un et l'autre sont très intéressants. Le moment d'acheter la version 1 est peut-être venu.

Tamron 150-600 f/5-6,3 VC USD G2

Tamron 150-600 f/5-6,3 VC USD G2

- L'Irix 15 f/2,4 Blackstone

Oh le bel objectif ! Décliné en deux versions, la Blackstone s'annonce comme le haut de gamme de cette nouvelle marque : origine suisse, fabrication coréenne. On a hâte de voir les tests parce que sur le papier, c'est unique. Certes, il y a cette mise au point manuelle mais à cette focale, ce n'est pas trop un souci, d'autant que l'hyperfocale est clairement indiquée sur le fût. Voici quelques unes de ses qualités et caractéristiques :

- 15 éléments en 11 groupes, 2 verres à faible dispersion + 2 asphérique. Traitement neutrino

- Echelle de distance gravée, fluorescente

- Clic infini : permet de trouver l'infini facilement en entendant un clic (top pour la photo de nuit)

- Echelle hyperfocale

- Blocage possible de la bague de mise au point

- Pare-soleil amovible avec trappe pour pouvoir tourner le filtre polarisant circulaire (diamètre 95 mm)

- livré avec housse rigide

- livré avec trois filtres gris neutres différents

- corps aluminium/magnésium

- Montures Canon EF, Nikon F, Pentax K

- Focale 15 mm

- Ouverture f/2,4

- Diaphragme  9 lamelles

- Distance minimale de mise au point 28 cm

- Poids 685 g

- Tarif de lancement 700€

Irix 15 f/2,4 Blackstone

Irix 15 f/2,4 Blackstone

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Rédigé par lta38

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Publié le 17 Septembre 2016

C'est sous un beau clair de Lune que j'avais quitté le site le dernier jour des préparatifs. Tout était calme. Tout était en place : trois affûts, piège photo.

Brame 2016 (VII)

Pour cette première sortie véritablement dans la période du brame, les conditions ont bien changé. On est passé de trente à quinze degrés en plaine. D'un franc soleil à une fine pluie continue. J'espèrais une météo plus clémente mais au fil des jours, ce samedi s'annonçait vraiment maussade. Le dernier résistant était le site "Météo Grenoble" (chaîne Guillaume Séchet) qui n'annonçait que des pluies intermitentes. Mais non, il n'eut pas le privilège de sortir la météo improbable du jour. Ce sera bien humide. Montée à la nuit et balayage de tout le secteur pour n'entendre qu'un seul raire dans la matinée. Il faut dire qu'avec le parapluie (indispensable), le bruit des gouttes qui tombent limitent la portée de l'écoute. Mais comme les années précédentes, ici, ça ne démarre pas avant le 20. On y arrive ; il faut attendre encore quelques jours.

Les premières traces d'une fréquentation plus importante sont là. Les souilles bien remplies par ces pluies.

Les souilles se remplissent et vont devenir de bons points d'observation

Les souilles se remplissent et vont devenir de bons points d'observation

Ici, des crottes fraîches qui n'y étaient pas le week-end dernier. Là, une couche. Les animaux retrouvent peu à peu leurs quartiers et leur activité d'automne.

Une couche

Une couche

Mais pas encore de présence sur les places de brame. J'avais placé le piège photo sur un important point de passage durant le brame : pas le moindre cerf depuis samedi dernier ! Cela devrait démarrer la semaine prochaine. En attendant, on commence à croiser les biches : sept animaux rencontrés ce matin dont un cerf. Allez, tout ça est imminent.

A très vite.

 

Brame 2016 (VII)

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Rédigé par lta38

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Publié le 13 Septembre 2016

N'y voyez aucune hiérarchie dans cette énumération introductive : j'ai tout simplement respecté l'ordre alphabétique. Pas de longue tirade à ce sujet tant le domaine est complexe, sujet à diverses interprétations, sensible et aussi parce que le temps me manque.

Mais à l'heure de l'ouverture de la chasse, à l'heure où notre président de région préfère l'"écologie" à la sauce cynégétique plutôt que celles des associations de protection de la nature, de nombreux événements remettent le débat sur le tapis. Et l'on oublie très souvent de mettre le sujet dans un ensemble qui est la vie, chacun y allant de ses petits arguments personnels en ne pensant qu'à son propre quotidien. Aujourd'hui, il y a des hommes qui travaillent. Il y a des loups qui ont retrouvé une place importante dans l'écosystème. Il y a des moutons qui arpentent le territoire de montagne à la belle saison, il y a des patous laissés dans la nature censés protéger les précédents. Aujourd'hui, il faut aider les hommes à exercer leur métier plus durablement. Il faut protéger le loup comme maillon essentiel de la biodiversité.

Mais surtout de manière générale, l'homme et la nature sont indissociables. Aujourd'hui plus que jamais. La nature n'a pas besoin de l'homme ; en revanche l'homme a besoin de la nature. Pour nos enfants, compte tenu de la situation actuelle qui devient critique, on ne peut plus raisonner comme au milieu du siècle dernier.

Suite à la récente attaque, dans le Vercors, d'un veau par un canidé non identifié à la date de la première "enquête", on crie déjà au loup. Pourquoi pas. Mais de là à demander qu'un loup soit abattu en contre-partie, il y a un fossé. Comme si le loup allait comprendre la punition. Et de là à crier "que ça fait froid dans le dos de savoir que le loup est à nos portes", comme si c'était le début d'angoisses pour les populations du Vercors...

Aujourd'hui, je veux simplement dire qu'on doit considérer tout cela dans un ensemble. On ne peut plus se débarrasser du moindre "détail" qui nous gêne sous prétexte d'emploi ou de je ne sais quel autre soit-disante priorité. La priorité, c'est l'avenir de nos enfants, petits-enfants... à long terme, pas celle de notre petit nombril. Il y en a vraiment ras-le-bol de cet égoïsme.

Sur ce sujet épineux, un article récemment paru ouvre les yeux sur ce qui pourrait être le véritable questionnement. Car le loup a toujours existé. Il est assez irritant de voir que nombre de gens raisonnent comme si tout ce qui avait existé avant était de la merde, passez-moi l'expression. En France, il n'a été absent qu'une grosse cinquantaine d'années sur des millénaires. Sa présence est donc normale. Durant son absence, les éleveurs ont bénéficié d'un paramètre favorable à la gestion de leurs troupeaux et c'est bien pour eux. Mais la situation actuelle est au final, rien de plus normal et d'autant plus souhaitable pour la richesse de notre biodiversité, encore une fois indispensable à l'homme. Moi-même dans mon travail, il y a des années plus cool que d'autres, plus faciles. Je prends, et pour les autres, je fais avec.

Pour revenir sur l'article en question, Pierre Rigaux nous explique pourquoi il serait peut-être souhaitable de revenir à un élevage raisonné. De mes grands-parents paternels que j'ai adoré pour des tas d'autres raisons, j'ai toujours entendu cet "axiome" comme quoi "les moutons entretiennent la montagne". En grandissant et par simple observation des dégâts sur le terrain causés par les troupeaux intensifs, je suis devenu de plus en plus dubitatif.

Alors je vous invite à lire cet excellent essai qui a le mérite de s'appuyer sur des renvois et statistiques officiels pour étayer ses hypothèses. Et si on changeait ? Si on revenait à un élevage de petits troupeaux, moins agressifs pour le paysage, plus faciles à surveiller, à regrouper ? Les éleveurs ont un métier difficile et le loup l'a rendu encore davantage. Mais au nom de cette difficulté peut-on erradiquer une espèce aussi importante pour notre biodiversité et tout ce qu'elle apporte d'émerveillement, de passion et de mythe auprès de toute une population ?

Et si on arrêtait de monter les gens les uns contre les autres et qu'on essayait de travailler ensemble pour l'avenir de notre progéniture ? Utopique moi ?

PS : je supprimerai sans autre forme de procès tout commentaire polémique sur ce sujet, au bénéfice de messages et témoignages constructifs que l'on soit randonneur, berger, élu...

 

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Rédigé par lta38

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