Aujourd'hui, bien décidés à profiter du beau temps en famille avec les "Büsch", nous nous dirigeons le plus au nord possible du massif de Belledonne dans lequel aucun d'entre nous n'avait mis les pieds, histoire de changer de paysage. Nous partons juste au-dessus du col du Grand Cucheron en direction de la tourbière du Grand Leyat.

Au-delà de celle-ci, le sentier de crête est curieusement "surbalisé". Vraiment un travail de cochon peu discret. Je ne vois pas l'intérêt.

Une courte descente nous amène au col du Champet qui sera le lieu (vert) de pique-nique voire même de sieste pour certains.

Nous bouclons plein est selon un sentier sympathique qui longe l'ancienne poste de ski (eh oui, à l'époque, il y avait un téléski ici).

Une balade à majorité forestière mais pas trop, juste comme il faut pour éviter la chaleur (premier jour de chaud en plaine avec 32°C) et laisser de quoi profiter de la vue sur les montagnes.

Comme en Chartreuse, la végétation est ici à peine à ses débuts, de même que des névés sont présents dans les trous à 1700 m d'altitude.

La fin du circuit passe devant la jolie cabane de la Jasse et son écrin de verdure.

Une balade tranquille où nous avons rencontré fort peu de monde.

Cela faisait longtemps que je souhaitais monter dans ce coin au printemps pour voir les immenses troupeaux de mouflons retrouver l'herbe alpine.

C'est quand même dément cette région où malgré l'exploration constante depuis des années, il reste des vallons à découvrir, des sujets à aller chercher, sans cesse renouvelables...

Les mouflons sont bien là. Tranquilles, en train de retrouver l'herbe fraîche. A contre-vent, le soleil dans le dos, au milieu des bosquets d'épicéas, l'approche est presque facile. Il suffit ensuite de se poster et de les attendre.

Il y a des mâles, des femelles mais aussi les agneaux de l'année.

Les jonquilles tapissent l'alpage, un 15 juin ! Encore un signe de retard de la végétation. Plus d'un mois de retard cette année. L'été sera court en montagne.

Nous laissons le premier groupe rencontré et remontons avec Nico un petit talweg. Nous "tombons" nez à nez avec ce mâle qui aura bien du mal à nous identifier.

Le revoilà cinq minutes plus tard tranquille au milieu des jonquilles. Il a pratiquement perdu tout son vieux poil d'hiver à l'exception d'un vilain "tapis" sur le dos.

Un petit groupe passe dans notre dos et a dû sentir le vent.

Sur les crêtes, nous trouvons de très grands troupeaux.

Avec pas mal de grands mâles plus ou moins avancés dans la mue de printemps.

Deux photos prises à 400 ISO f/16 pour que les jonquilles du premier plan ne soient pas qu'un amas jaune diffus.

Une brebis au milieu des pensées.

Un troupeau de mâles traverse une prairie encore bien sèche.

Un autre troupeau nous a repérés depuis une crête. On ne s'approchera pas davantage. Il commence à faire chaud. On va poursuivre côté rando.

Les deux derniers rencontrés : une brebis et son agneau. Au total peut-être plus de 400 mouflons en cette belle matinée de juin.

J'avais réalisé cette voie d'escalade à Chamrousse en 2004 avec Denis et JP. A l'époque, j'avais tout fait en second et en tirant au clou dans les longueurs dures. C'était donc l'occasion d'y retourner quasi dix ans après avec pour objectif de tout enchaîner à vue (dix ans plus tard, on peut considérer qu'on ne se souvient pas des prises, surtout quand on a tiré au point). Pour Delphine, en pleine progression, c'est l'occasion de découvrir ce spot de grimpe majeur de (plutôt au-dessus de) la cuvette grenobloise. Alors c'est parti.

L2 : après une première longueur en 3b pour gravir le socle, un petit 6a qui chauffe à peine.

L3 : 7a d'après le topo de Cambon à l'ouverture, plutôt un petit 6c sur le terrain (un pas vraiment dur, le reste plus cool).

L4 : 6c plus soutenu que la précédente.

L5 : 6b+ mais 2/3 mouvements bien bloc quand même où il faut fermer le bras.

Après L6 (6a) voici un fort joli 5c assez long. S'ensuit L8 (6a+) puis L9 longue mais facile avec un court pas de 5b sous le relais. La voie se termine par une longueur bien retorse. Cotée seulement 6b+ par JMC à l'ouverture (mais tout comme L3, ces cotations étaient à confirmer), elle ne vaut sans doute pas le 7a proposé par certains mais sans problème un bon 6c. Et comme les prises clé sont des prises taillées absolument invisibles du bas, il faut soit de la chance pour tomber dessus immédiatement, soit chercher et donc avoir une bonne rési. Le 6c+ me paraît donc bien calé et on n'est pas mécontent de s'affaler sur le plateau sommital face au Taillefer et aux Grandes Rousses où la limite de la neige est encore à 2000 m. Les spécialistes auront noté que le couloir ouest de l'Etendard est en conditions parfaites pour le ski même si Delle tout comme moi fait un peu une overdose de la neige cette saison.

Une bien belle (grosse) demie-journée et contrat rempli pour bibi concernant l'enchaînement bien qu'ayant peu grimpé en extérieur ce printemps.

Une fois n'est pas coutume, je ne parlerai pas d'une de mes sorties ou observation. Je ne sais pas si c'est ma moitié transalpine (grands-parents paternels tous deux nés en Italie et émigrés en France) mais j'ai un véritable coup de coeur pour ce qu'ils font en ski extrême dans nos Alpes ; en particulier du côté du Viso mais aussi du côté du Mont-Blanc. ce sont actuellement pour moi la référence en la matière par leur imagination et leur opportunité, le tout dans une humeur qui sent bon la déconnade entre amis malgré le sérieux de l'entreprise. Sans doute un peu ce que j'ai pu ressentir en partageant des pentes il y a quelques années avec les Nicos, le Dav, Sergio, Fab, Dro, Jean, Oliv et LN, le Gardien...

A tout seigneur tout honneur je commence par le sud et le Viso. Sommet formidable, écrasant de plus de 500 m ses voisins les plus élevés, le Viso s'élance sur plus de 1000 m de haut au-dessus des vallons donnant sur la plaine du Pô ou le Guil. Le couloir Coolidge (nord) a été skié par Nino Viale le 22 juillet (!) 1975. Quant à la face ouest depuis le colletto Pensa, elle a été descendue par l'intarissable Stefano De Benedetti. Il a fallu attendre les années 2000 pour que les choses bougent avec plusieurs répétitions du Coolidge, des variantes Perotti et Centrale et de la Ouest plus récemment. La face sud a aussi reçu quelques visites : Igor Napoli, Mario Monaco et mon ami Jean Bouchet (de nuit (!) en 2001). Cette année, c'est l'explosion. Outre les répétitions (depuis quelques années déjà) des classiques, la face ouest voit plusieurs passages dont celui de Jérôme Gingreau, transalpin par alliance, job et donc résident depuis quelques années et Lorenzo Facelli. Les deux acolytes sont par ailleurs auteurs d'une saison de fou comme en témoigne la liste de Jérôme : col de la Verte, Z à la Verte, pointe Balthazar, col du Pelvoux et j'en passe.

Autre saison plus qu'exceptionnelle, celle de Diego Fiorito, Giorgio Bavastrello (surf), Robi Garnero, Matteo Bollati, Massimo Tardivo, Cristian Botta... qui à eux seuls, ont ouvert une nouvelle page du ski extrême des Alpes du sud. Outre des répétitions de "classiques" dans toutes les Alpes (Whymper à la Verte, Jean Coste au Chambeyron, Chillol, Grand Bérard, col de la Verte...) ils ont ensemble ou séparément trouvé de nouvelles lignes comme le couloir de Chauvet que nous reluquions avec Hervé du temps du Toponeige Ubaye ou d'autres lignes dédiés avec une rare élégance au regretté Federico Negri ou à Pierre Lombard du côté de "sa" Meyna. On se rappellera la dramatique avalanche qui avait emporté mon ami Federico ainsi que Massimo Podio, Walter Rivoira et Marco Capone dans le val Pellice en 2008 (relire ici, notamment le commentaire de Louis Volle - un terrible accident auquel je pense souvent). Sur le Viso, c'est un véritable écumage en règle. On répète donc la ouest mais on ouvre aussi. Excusez du peu et allez voir sur la page de Diego : nouvelle ligne en face nord-est mais aussi en face ouest : depuis le Dado mais sans doute la royale depuis le sommet, très bien nommée par les ouvreurs Fantasci. N'hésitez-pas à fouiller sur les pages de nos amis italiens, la liste est bien trop longue pour être énoncée comme un vulgaire catalogue ici. Personnellement, une saison comme celle de Diego avec sa grande part d'inédit est pour moi une des plus belles que l'on ait connu dans l'histoire du ski extrême, sans commune mesure à ce que peut-être une belle saison ponctuée de répétitions nombreuses dans le niveau 5.

Je profite pour saluer Mario Monaco auteur entre autres d'une très belle nouvelle voie (majeure !) en face est du Viso ainsi qu'Eraldo Viada toujours très actif (Coolidge au Viso, Forcella à l'Argentera cette saison...) avec qui j'avais eu la chance de skier le Pelvoux par les Violettes en 2003 lors d'une collective mémorable.

Du côté du Mont-Blanc, Davide Cappozzi et "son équipe" : Julien Herry, Luca Rolli, francesco Civra Dano et en guest stars Lolo Dupré ou encore Roch Malnuit que je salue chalheureusement ici. J'avais beaucoup échangé avec Davide lors de l'écriture du Toponeige Mont-Blanc. J'ai beaucoup apprécié, lorsqu'en repérage du côté de la tour Ronde, il était venu me voir à Courmayeur pour me donner quelques infos toutes fraîches. Bravo pour toutes vos belles réalisations dont notamment la face est de l'aiguille Blanche de Peuterey. En fouillant sur le site de Davide, vous verrez les nombreuses réalisations dans le Mont-Blanc et pas des moindres : Pain-de-Sucre, col du Plan (nouvelle voie), aiguille des Pélerins (première), couloirs d'Helbronner, autour de la Verte, Goûter ouest, etc

Du fond du coeur, ce fut un plaisir de vous suivre à travers vos pages, sites ou blogs. Et bravo à tous, amis transalpins. Continuez à nous faire rêver !

Il y a quinze jours, je m'étais dit que c'était la dernière. Mon ami Michel m'a convaincu d'y retourner, m'indiquant que sur ses propres secteurs il constatait un important retard. Merci de tes conseils l'Ami !

Les coqs arrivent tès tôt sur la place. Dès 4h30. La première demie-heure ne permet évidemment aucune image. Et puis, petit à petit, on arrive à faire les premiers clichés à 1/10è-1/20è sec.

Pas moyen d'accrocher une image nette mais le spectacle est exceptionnel. Il y a neuf coqs sur la place.

Parmi eux, un jeune coq (ci-dessus à gauche) qui ne fait pas le malin. C'est celui qui aura reçu le plus de coup de bec et ce, dès qu'il tente d'essayer de parader. Il n'est pas toléré sur l'arêne.

Les coqs passent parfois fort près de la tente.

Et il arrive même qu'ils ne rentrent pas dans le cadre du 300 mm.

Quelques face-à-face au moment où la lumière commence à peine à  faire son apparition.

Quelques portraits sympathiques.

Sur celui-ci on voit bien les reflets bleus de l'oiseau.

Une de mes images préférées du jour avec cette position très symétrique de dos et cette allée de crocus.

Le même, tranquille sur sa place que personne ne viendra jamais contester. Sans doute un leader.

Celle-ci et la suivante me plaisent bien aussi avec le second oiseau flou.

Avec cette fois-ci une proximité vraiment importante avec les coqs.

Belle position mais gestion très moyenne du blanc et du noir.

Un des rares face-à-face où je peux me permettre une sensibilité inférieure à 800 ISO.

Lorsque le soleil finit par sortir, il ne reste que le leader un peu esseulé sur son arêne.

Les danses se calment. Le voici ici dans sa phase nourrissage (de crocus).

Une petite dernière en plein soleil. Dommage qu'il n'y en ai pas plusieurs en action. Ce sera pour plus tard. Une excellente matinée parmi les coqs, de loin ma meilleure sur les cinq depuis la première exactement un mois plus tôt.